Lors des journées de conférence qui ont eu lieu à Reims les 3 et 4 Juin 2010, Benjamin Bengobeyi, docteur en droit public à rappeler le devoir de protection qu'ont la justice et la politique face au journalisme. Il parle d'une ''corporation en proie aux pressions en tout genre''...
''Ne nous y méprenons pas'', va-t-il affirmer, c'est une réalité qui nous interpelle chaque jour. En effet, non seulement en Afrique, mais aussi, partout ailleurs dans le monde, les journalistes sont assassinés sous le regard ébahi d'une justice qui se veut protectrice des droits, après que ceux-ci ont été broyés par le sarcasme de meurtriers fantômes. C'est devenu presque une routine et chaque année il faut s'y attendre. Officiellement, le décompte fait état de l'assassinat de 48 journalistes en 2009. En cette année 2010, à cette date, 18 journalistes sont mort assassinés.
''Je reste anxieux et sceptique'' avoue Benjamin Bengobeyi, car, poursuit-il, que faire lorsque la justice, ou ceux qui sont sensés protéger la presse sont eux-mêmes orchestrateurs de toutes sortes de manigances et de malversations?
Le 5 Avril 2010, un jeune journaliste africain, originaire du Congo, est assassiné dans son pays natal par des ''protecteurs de la loi'', par des gendarmes en treillis. Patient Chebeya Bankome, 35 ans, gagnait sa croûte en tant que reporter-caméraman pour des chaines privées congolaises. Le malheureux dans l'histoire, déplore Benjamin B., c'est le fait que de telles choses se produisent en toute impunité et risquent de se reproduire à tout moment.
Ms Benjamin Bengobeyi et Clément de Dravo
Photo : Liquiang SUN
La seule institution d'envergure internationale qui s'est donnée pour tâche de mettre ces atrocités au pilori, c'est l'Unesco. Néanmoins, il ne suffit point de dénoncer ; c'est ce qu'enseigne la perpétuité des meurtres de journaliste. Et, c'est en cela qu'il est important de redéfinir les relations ''Presse, Justice, Politique''.
Il est vrai, chaque entité doit pouvoir exercer son travail en pleine liberté. Cependant, il est nécessaire de rappeler que la presse n'est pas seulement un pouvoir, elle représente, à elle seule, un Devoir, celui du besoin crucial d'informer, et par extension, de permettre aux populations de ne pas être ignorantes des réalités actuelles. La presse fait encore plus que ça. Elle nous fait nous remémorer le passé, la croise avec le présent et met en garde, tout en nous avertissant de l'approche du futur. C'est bien de cette unique façon qu'une société progresse, en n'oubliant pas le passé et en gardant les yeux grandement ouverts sur le présent.
''Nous nous y méprenons pas'', pour reprendre les mots de Benjamin B., parce que laisser le journaliste mourir assassiné, c'est assassiner le nerf vital à l'avancement de nos sociétés. C'est un déplorable retour-en-arrière aux temps les plus noirs de l'humanité, c'est assassiner la liberté car comme le dit Emmanuel Pierrat, avocat au bureau de Paris, la presse ''Est la Liberté''....
Clément DE-DRAVO
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