vendredi 26 novembre 2010
jeudi 24 juin 2010
Protégeons la Liberté, Protégeons la Presse
mercredi 16 juin 2010
Journalisme, quand il faut informer sans être docte.
Du 3 au 4 juin 2010, la Médiathèque Jean Falala de Reims a accueilli une journée d’étude sur le thème des relations entretenues entre la justice, la presse et le pouvoir politique. L’interaction houleuse entre ces acteurs influents de notre société est reconnue par tous et la journée s’est achevée sur plusieurs interrogations. Le rôle de la presse, son devoir d’informer et d’éduquer ses lecteurs est coincé par l’urgence de la création de l’information et les jeux de pouvoirs avec la politique et l’autorité judiciaire. La presse n’aurait peut-être pas les moyens d‘être un contre pouvoir. Du moins pas autant que le cinquième pouvoir de l’opinion publique.
Nul n’est censé ignorer une loi, qui n’est pas enseignée.
Maud Woitier, chercheur et consultante, a soulevé ce problème avec force. « Nul n’est censé ignorer la loi. Mais tous l’ignorent car on n’enseigne pas le droit hors de l’université ». Et de là naissent de multiples dérives de la part de pouvoirs, notamment politique, afin de plaire à l’opinion publique. Nous le vivons chaque jour, avec la rétroactivité des lois voulues par le Président, s’opposant ainsi à un principe fondateur du Droit qui est justement la non-rétroactivité. Ou encore la déchéance de la nationalité française réclamée par B.Hortefeux. Alors que cette déchéance est strictement encadrée par l’article 25 du code civil. Le politique empiétant sur le judiciaire pour plaire à l’opinion. Tout ceci conforte le flou au sein de la société civile vis-à-vis de l’autorité judiciaire. Un flou que le journaliste ne comble pas nécessairement par manque de connaissance juridique.
Un corpus législatif en inflation constante.
« En 25 ans le Code de procédure pénal a doublé » précise Maitre Rance. Et à lui de nous donner la raison, « l’autorité judiciaire s’est mêlée des affaires politiques et les politiques ont riposté en réglementant de plus en plus la procédure pénale ». Ainsi les acteurs des pouvoirs cherchent à mettre sous tutelle leurs voisins, qui eux-mêmes tentent de se défendre en retour. Car la séparation des pouvoirs n’est pas évidente, lorsqu’un homme politique appelle au châtiment des responsables d’un crime il empiète sur l’autorité judiciaire, et cet empiètement est repris dans la presse qui s’immisce dans un pouvoir qui ne lui appartient pas. Tous ces empiétements servent un but simple, prendre part à la décision, influencer sur la situation. Toujours pour répondre à la demande de l’opinion publique.
Éducation permanente dans l’urgence de l’information.
Le pouvoir de la presse se conçoit dans l’influence qu’elle exerce sur l’opinion publique. Hervé Barraquand, chargé de projet Liberté de la presse et médias, membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) souligne ce problème. La presse n’existe que si quelqu’un est là pour la lire, or, lorsque les journalistes, « par manque de connaissance », ne remplissent plus leur rôle d’éclairage de l’actualité et de réflexion, leur fonction pédagogique est perdue. Et là est tout le drame de la profession journalistique. Le quatrième pouvoir doit concilier l’urgence de l’information et sa pertinence. En moins de douze heures peu nombreux sont les journalistes capables d’embrasser les compétences spécifiques pour percer à jour tous les problèmes posés par une information. Maitre Rance différencie alors deux cadres de l’information, celui de l’urgence où le journalisme se fait Presse d’information en partageant l’information brute et la presse d’investigation analysant les faits pour faire apparaitre la vérité.
Cette journée du vendredi a permis d’éclairer le rôle et les devoirs de la presse dans les nombreux jeux de pouvoirs de notre République. Mais aussi les impératifs incombant à la presse et le difficile respect de ceux-ci. L’une des réponses serait le traitement de l’information en deux temps selon Maitre Rance. Le journaliste sans être docte, doit traiter l’information dans son immédiateté sans pour autant omettre son rôle pédagogique. Des exercices d’enquête approfondis pourraient répondre aux attentes de l’opinion publique, ce cinquième pouvoir flatté de toute part. Et à Mme Woitier d’imaginer un enseignement du droit au collège pour que nul n’ignore plus la loi.
Le-Bas Christophe.
De la plume du journaliste à la robe de l'avocat
Les 3 et 4 Juin, ont eu lieu à la médiathèque Jean Falala, les journées d'études « Justice, Presse, Politique: Des relations tumultueuses » organisées par la Faculté de Droit de Reims ainsi que par le parcours de Journalisme Européen. Ces deux jours de débats ont mis en place réflexions et perspectives pour l'avenir, afin de garantir et de sauvegarder notre précieux État de Droit.
Droit et Liberté
S'en suivent deux interventions apportant un éclairage historique sur les liens entre la balance et la plume, du rôle de Balzac dans l'affaire Peytel aux procès politiques du milieu du 19ème siècle. Les autres tables rondes de la journée se concentrent quant à elles sur l'actuelle relation entre médias, justice et politique. Les dérives de l'affaire d'Outreau sont évoquées ainsi que l'importance et le poids des mots que l'on emploie. Et s'il y a un mot qui ne cesse d'être présent durant ces échanges, c'est bien celui de « liberté », si précieuse liberté de penser et d'expression, conquise au fil des siècles, depuis les lumières jusqu'à aujourd'hui. L'appel lancé par les journalistes aux juristes vise ainsi à interpeller sur la situation de cette dernière trop souvent menacée voire bafouée. La première journée de débat se clôt alors sur les mots de Régis Matuszewicz « Il faut que le principe d'équilibre entre droit et liberté soit recouvré par les politiques au nom de la démocratie ».
« Je t'aime moi non plus » entre presse et personnages politiques
La journée de vendredi prend un tour plus politique et journalistique contrairement à la veille, où les débats étaient plutôt orientés au niveau du droit, du fait des activités des intervenants. Les acteurs politiques sont au nombre de trois, Mme Catherine Vautrin, Députée et Vice présidente de l'assemblée nationale, Mr Arnaud Robinet, député de la Marne et Mr Yves Detraigne, sénateur. De leurs discours, qui se recoupent sensiblement, ressort le fait qu'aujourd'hui, hommes et femmes politiques entretiennent des rapports ambiguës avec les médias en général, entre défiance et peopolisation. « L'amour vache» entre ces représentants du peuple est aujourd'hui plus que jamais exacerbé, les débats de fond laissant souvent la place à la politique spectacle. Les paroles de Madame Vautrin, faisant allusion à son expérience, illustrent parfaitement cette situation. Elle rappelle qu'au moment où elle était ministre, elle a cédé à la tentation de la couverture de magazine tout en nuançant son propos, en précisant les méthodes « douteuses » qu'avaient employés alors les journalistes pour la convaincre de participer.
Éthique et journalisme
A l'issue de ces intenses journées de réflexion, les professionnels des médias que ce soit Mr Thierry Perret ou Mr Jérome Bouvier, ont insisté sur la manière dont le journaliste devait traiter l'information, la presse ayant un rôle très fort dans la société. Mr Perret donnait à cette occasion l'exemple du Portugal et de la révélation d'affaires sordides impliquant les plus hautes sphères de l'État ou celui de la Camorra en Italie avec l'extrême danger que courent les journalistes qui osent s'attaquer à des sujets tabous.
Jérome Bouvier, quant à lui, concluait que si « le journaliste est l'historien du quotidien » selon les mots de Camus, il fallait se réjouir "que les relations Justice, presse et politique soient tumultueuses, car c'est ça aussi, qui fait vivre la démocratie ».
Nastasia Desanti
« Il faut une liberté d’expression absolue » Emmanuel Pierrat
Emmanuel Pierrat précise qu’il ne parle pas en tant qu’avocat, mais en tant que citoyen et le citoyen ne supporte pas de voir que les journalistes aient de moins en moins la possibilité d’exercer pleinement leur métier. En effet, on compte environ 17 000 procès par an fait à l’encontre des journalistes ou des média, tout délit confondu. Non sans provocation, il commente : « 17 000 procès par an dans une démocratie comme la nôtre et qui se vante d’être une terre de liberté d’expression, c’est énorme. »
Il justifie ses propos par le fait qu’à chaque fois qu’on a voulu restreindre la liberté d’expression pour une bonne cause, cela a eu des conséquences graves. La loi visant à empêcher les discriminations permet souvent aux fondamentalistes d’avoir la parole lors des procès et, surtout, d’obtenir gain de cause. Ce sont rarement les modérés qui portent plainte, ce qui rend possible toutes les dérives.
Emmanuel Pierrat constate également qu’il y a trop de censure. Ainsi, à la fin des années 90, Elizabeth Guigou se choque de voir un reportage au journal de TF1 mettant en scène un guide de haute montagne menotté et recroquevillé dans sa cellule, après le décès de plusieurs personnes qu’il avait emmené faire du hors pistes. Peu de temps après, une nouvelle loi est votée et un alinéa interdisant de montrer une personne menottée est ajouté à l’article 9 du code civil sur la présomption d’innocence.
Pour Emmanuel Pierrat, la loi de 1881 ne permet pas une assez grande liberté de la presse et d’expression en général et certains de ses articles ne peuvent plus être appliqués. Il prend l’exemple de l’article stipulant qu’on ne peut porter plainte pour diffamation si l’article de presse ou le livre diffamant a été publié plus de trois mois auparavant. En 1881, ce délai est très court puisque l’information circulait lentement. Aujourd’hui, avec internet, ce délai est devenu beaucoup trop long, surtout qu’il est valable à chaque publication. Il serait donc nécessaire de changer la loi de 1881, mais personne ne le fait parce que c’est très difficile.
Orianne Roger.
اليوم الدراسي للصحافة ،العدالة و السياسة بمكتبة فلالة
شارك في هذا اليوم نخبة كبيرة و هامة من رجال و نساء الا علام و القانون و كذا السياسة ،حاولوا فيها شرح و توضيح تطور هذه العلاقات عبر الزمن و الى ما وصلت اليه اليوم ،متناولين فيها اهم المحطات التي توقف فيها الكل عند الاخر .
فتح باب النقاش بين الحضور والمشاركون مما اثرى هذا اليوم و اطفى عليه نغمة ذو طابع خاص . يجذر بينا الاشارة الى ان كان هنالك تغطية اعلامية مميزة من قبل طلبة الا علام لجامعة الاداب و القانون بمدينة رانس و اللتي لقيت استحسانهم كونها كانت تجربة تطبيقية حقيقية مكنتهم من اكتساب مهارات تقنية عالية.
اسدر الستار في اليوم الرابع من نفس الشهر على الساعة السابعة و كلل هذا اليوم بنجاح باهر مما ترك رغبة لذا الجميع لتكرار هذه التجربة.
Hadja Mellouka
samedi 12 juin 2010
vendredi 14 mai 2010
La place et le lien privilégiés que tout un chacun accorde aux journalistes reposent sur une relation de confiance, sur la conviction qu’a le public que les informations délivrées, présumées de qualité, présentent et servent la vérité…
Cette croyance, qui renvoie au rôle démocratique qui lui est attribué, est de surcroît renforcée par la multiplication et la diversification croissante des sources et supports d’information.
Cette pratique, qui marque notamment les premières années d’exercice du pouvoir par le Président Nicolas Sarkozy, n’est pas sans incidence.
- La place de l’éthique et de la déontologie dans le traitement de l’information
- Le secret des sources à l’épreuve des affaires récentes
- Dépénalisation des délits de presse : quelle valeur ajoutée pour la liberté de la presse ?
- Secret de l’instruction versus devoir d’informer : limites et perspectives
- La communication politique comme mode de gouvernance : la justice victime de la satisfaction de l’opinion publique ?
- Traitement judiciaire et médiatique de la délinquance financière : convergences et oppositions
- Incidence de la couverture médiatique sur la connaissance et l’administration de la justice
- Instrumentalisation de la presse et dérives observées