Cette page a pour objectif de regrouper l'ensemble des éléments utiles pour les journées d'études.

Vous y retrouverez les sujets réalisés par les étudiants du Master de Journalisme Européen de l'Université de Reims Champagne-Ardenne et la présentation qui avait été faite des intervenants pour que les invités à ces Journées d'Etudes puissent préparer leurs travaux.

jeudi 24 juin 2010

Contribution de François et Simon

Protégeons la Liberté, Protégeons la Presse

Lors des journées de conférence qui ont eu lieu à Reims les 3 et 4 Juin 2010, Benjamin Bengobeyi, docteur en droit public à rappeler le devoir de protection qu'ont la justice et la politique face au journalisme. Il parle d'une ''corporation en proie aux pressions en tout genre''...

''Ne nous y méprenons pas'', va-t-il affirmer, c'est une réalité qui nous interpelle chaque jour. En effet, non seulement en Afrique, mais aussi, partout ailleurs dans le monde, les journalistes sont assassinés sous le regard ébahi d'une justice qui se veut protectrice des droits, après que ceux-ci ont été broyés par le sarcasme de meurtriers fantômes. C'est devenu presque une routine et chaque année il faut s'y attendre.  Officiellement, le décompte fait état de l'assassinat de 48 journalistes en 2009. En cette année 2010, à cette date, 18 journalistes sont mort assassinés.

''Je reste anxieux et sceptique'' avoue Benjamin Bengobeyi, car, poursuit-il, que faire lorsque la justice, ou ceux qui sont sensés protéger la presse sont eux-mêmes orchestrateurs de toutes sortes de manigances et de malversations?

Le 5 Avril 2010, un jeune journaliste africain, originaire du Congo, est assassiné dans son pays natal par des ''protecteurs de la loi'', par des gendarmes en treillis. Patient Chebeya Bankome, 35 ans, gagnait sa croûte en tant que reporter-caméraman pour des chaines privées congolaises. Le malheureux dans l'histoire, déplore Benjamin B., c'est le fait que de telles choses se produisent en toute impunité et risquent de se reproduire à tout moment.

Ms Benjamin Bengobeyi et Clément de Dravo
Photo : Liquiang SUN


La seule institution d'envergure internationale qui s'est donnée pour tâche de mettre ces atrocités au pilori, c'est l'Unesco. Néanmoins, il ne suffit point de dénoncer ; c'est ce qu'enseigne la perpétuité des meurtres de journaliste. Et, c'est en cela qu'il est important de redéfinir les relations ''Presse, Justice, Politique''.

Il est vrai, chaque entité doit pouvoir exercer son travail en pleine liberté. Cependant, il est nécessaire de rappeler que la presse n'est pas seulement un pouvoir, elle représente, à elle seule, un Devoir, celui du besoin crucial d'informer, et par extension, de permettre aux populations de ne pas être ignorantes des réalités actuelles. La presse fait encore plus que ça. Elle nous fait nous remémorer le passé, la croise avec le présent et met en garde, tout en nous avertissant de l'approche du futur. C'est bien de cette unique façon qu'une société progresse, en n'oubliant pas le passé et en gardant les yeux grandement ouverts sur le présent.  

''Nous nous y méprenons pas'', pour reprendre les mots de Benjamin B., parce que laisser le journaliste mourir assassiné, c'est assassiner le nerf vital à l'avancement de nos sociétés. C'est un déplorable retour-en-arrière aux temps les plus noirs de l'humanité, c'est assassiner la liberté car comme le dit Emmanuel Pierrat, avocat au bureau de Paris, la presse ''Est la Liberté''....

Clément DE-DRAVO 


mercredi 16 juin 2010

Journalisme, quand il faut informer sans être docte.

Journalisme, quand il faut informer sans être docte.

Du 3 au 4 juin 2010, la Médiathèque Jean Falala de Reims a accueilli une journée d’étude sur le thème des relations entretenues entre la justice, la presse et le pouvoir politique. L’interaction houleuse entre ces acteurs influents de notre société est reconnue par tous et la journée s’est achevée sur plusieurs interrogations. Le rôle de la presse, son devoir d’informer et d’éduquer ses lecteurs est coincé par l’urgence de la création de l’information et les jeux de pouvoirs avec la politique et l’autorité judiciaire. La presse n’aurait peut-être pas les moyens d‘être un contre pouvoir. Du moins pas autant que le cinquième pouvoir de l’opinion publique.

Nul n’est censé ignorer une loi, qui n’est pas enseignée.

Maud Woitier, chercheur et consultante, a soulevé ce problème avec force. « Nul n’est censé ignorer la loi. Mais tous l’ignorent car on n’enseigne pas le droit hors de l’université ». Et de là naissent de multiples dérives de la part de pouvoirs, notamment politique, afin de plaire à l’opinion publique. Nous le vivons chaque jour, avec la rétroactivité des lois voulues par le Président, s’opposant ainsi à un principe fondateur du Droit qui est justement la non-rétroactivité. Ou encore la déchéance de la nationalité française réclamée par B.Hortefeux. Alors que cette déchéance est strictement encadrée par l’article 25 du code civil. Le politique empiétant sur le judiciaire pour plaire à l’opinion. Tout ceci conforte le flou au sein de la société civile vis-à-vis de l’autorité judiciaire. Un flou que le journaliste ne comble pas nécessairement par manque de connaissance juridique.

Un corpus législatif en inflation constante.

« En 25 ans le Code de procédure pénal a doublé » précise Maitre Rance. Et à lui de nous donner la raison, « l’autorité judiciaire s’est mêlée des affaires politiques et les politiques ont riposté en réglementant de plus en plus la procédure pénale ». Ainsi les acteurs des pouvoirs cherchent à mettre sous tutelle leurs voisins, qui eux-mêmes tentent de se défendre en retour. Car la séparation des pouvoirs n’est pas évidente, lorsqu’un homme politique appelle au châtiment des responsables d’un crime il empiète sur l’autorité judiciaire, et cet empiètement est repris dans la presse qui s’immisce dans un pouvoir qui ne lui appartient pas. Tous ces empiétements servent un but simple, prendre part à la décision, influencer sur la situation. Toujours pour répondre à la demande de l’opinion publique.

Éducation permanente dans l’urgence de l’information.

Le pouvoir de la presse se conçoit dans l’influence qu’elle exerce sur l’opinion publique. Hervé Barraquand, chargé de projet Liberté de la presse et médias, membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) souligne ce problème. La presse n’existe que si quelqu’un est là pour la lire, or, lorsque les journalistes, « par manque de connaissance », ne remplissent plus leur rôle d’éclairage de l’actualité et de réflexion, leur fonction pédagogique est perdue. Et là est tout le drame de la profession journalistique. Le quatrième pouvoir doit concilier l’urgence de l’information et sa pertinence. En moins de douze heures peu nombreux sont les journalistes capables d’embrasser les compétences spécifiques pour percer à jour tous les problèmes posés par une information. Maitre Rance différencie alors deux cadres de l’information, celui de l’urgence où le journalisme se fait Presse d’information en partageant l’information brute et la presse d’investigation analysant les faits pour faire apparaitre la vérité.

Cette journée du vendredi a permis d’éclairer le rôle et les devoirs de la presse dans les nombreux jeux de pouvoirs de notre République. Mais aussi les impératifs incombant à la presse et le difficile respect de ceux-ci. L’une des réponses serait le traitement de l’information en deux temps selon Maitre Rance. Le journaliste sans être docte, doit traiter l’information dans son immédiateté sans pour autant omettre son rôle pédagogique. Des exercices d’enquête approfondis pourraient répondre aux attentes de l’opinion publique, ce cinquième pouvoir flatté de toute part. Et à Mme Woitier d’imaginer un enseignement du droit au collège pour que nul n’ignore plus la loi.

Le-Bas Christophe.

De la plume du journaliste à la robe de l'avocat

Les 3 et 4 Juin, ont eu lieu à la médiathèque Jean Falala, les journées d'études « Justice, Presse, Politique: Des relations tumultueuses » organisées par la Faculté de Droit de Reims ainsi que par le parcours de Journalisme Européen. Ces deux jours de débats ont mis en place réflexions et perspectives pour l'avenir, afin de garantir et de sauvegarder notre précieux État de Droit.

Le débat a débuté par un rappel historique des relations entre les trois pouvoirs et celui qui s'est imposé comme en étant un quatrième incontournable au fil du temps, celui de la presse. C'est maître Pierrat, avocat au barreau de Paris qui ouvre le bal des idées avec toute la verve et la passion qui illustrent son activité. En référence aux « oiseaux noirs » qui hantent les salles de procès, il tient à préciser qu'il « se sent moins rapace que prévu » même s'il se délecte non sans ironie, du récit de quelques anecdotes sur ses célèbres clients. Emmanuel Pierrat aime le discours et la langue française et il conquiert la salle par son franc parler et ses convictions, notamment sur la sauvegarde de notre système judiciaire mais aussi sur ses faiblesses et ses absurdités liées au monde moderne. Il prend pour exemple la judiciarisation extrême de certains actes, du « délit de provocation au suicide » à l'interdiction de montrer des menottes à l'écran de télévision.

Droit et Liberté

S'en suivent deux interventions apportant un éclairage historique sur les liens entre la balance et la plume, du rôle de Balzac dans l'affaire Peytel aux procès politiques du milieu du 19ème siècle. Les autres tables rondes de la journée se concentrent quant à elles sur l'actuelle relation entre médias, justice et politique. Les dérives de l'affaire d'Outreau sont évoquées ainsi que l'importance et le poids des mots que l'on emploie. Et s'il y a un mot qui ne cesse d'être présent durant ces échanges, c'est bien celui de « liberté », si précieuse liberté de penser et d'expression, conquise au fil des siècles, depuis les lumières jusqu'à aujourd'hui. L'appel lancé par les journalistes aux juristes vise ainsi à interpeller sur la situation de cette dernière trop souvent menacée voire bafouée. La première journée de débat se clôt alors sur les mots de Régis Matuszewicz « Il faut que le principe d'équilibre entre droit et liberté soit recouvré par les politiques au nom de la démocratie ».

« Je t'aime moi non plus » entre presse et personnages politiques

La journée de vendredi prend un tour plus politique et journalistique contrairement à la veille, où les débats étaient plutôt orientés au niveau du droit, du fait des activités des intervenants. Les acteurs politiques sont au nombre de trois, Mme Catherine Vautrin, Députée et Vice présidente de l'assemblée nationale, Mr Arnaud Robinet, député de la Marne et Mr Yves Detraigne, sénateur. De leurs discours, qui se recoupent sensiblement, ressort le fait qu'aujourd'hui, hommes et femmes politiques entretiennent des rapports ambiguës avec les médias en général, entre défiance et peopolisation. « L'amour vache» entre ces représentants du peuple est aujourd'hui plus que jamais exacerbé, les débats de fond laissant souvent la place à la politique spectacle. Les paroles de Madame Vautrin, faisant allusion à son expérience, illustrent parfaitement cette situation. Elle rappelle qu'au moment où elle était ministre, elle a cédé à la tentation de la couverture de magazine tout en nuançant son propos, en précisant les méthodes « douteuses » qu'avaient employés alors les journalistes pour la convaincre de participer.

Éthique et journalisme

A l'issue de ces intenses journées de réflexion, les professionnels des médias que ce soit Mr Thierry Perret ou Mr Jérome Bouvier, ont insisté sur la manière dont le journaliste devait traiter l'information, la presse ayant un rôle très fort dans la société. Mr Perret donnait à cette occasion l'exemple du Portugal et de la révélation d'affaires sordides impliquant les plus hautes sphères de l'État ou celui de la Camorra en Italie avec l'extrême danger que courent les journalistes qui osent s'attaquer à des sujets tabous.

Jérome Bouvier, quant à lui, concluait que si « le journaliste est l'historien du quotidien » selon les mots de Camus, il fallait se réjouir "que les relations Justice, presse et politique soient tumultueuses, car c'est ça aussi, qui fait vivre la démocratie ».

Nastasia Desanti

« Il faut une liberté d’expression absolue » Emmanuel Pierrat

Le jeudi 3 juin 2010, Emmanuel Pierrat, avocat au barreau de Paris, a fait une intervention lors du colloque « Justice, presse, politique : des relations tumultueuses ?» qui se déroulait à la médiathèque de Reims. A la question d’un membre de l’assistance « Jusqu’où doit aller la liberté d’expression ?», il répond : « Il faut une liberté d’expression absolue ».

Emmanuel Pierrat précise qu’il ne parle pas en tant qu’avocat, mais en tant que citoyen et le citoyen ne supporte pas de voir que les journalistes aient de moins en moins la possibilité d’exercer pleinement leur métier. En effet, on compte environ 17 000 procès par an fait à l’encontre des journalistes ou des média, tout délit confondu. Non sans provocation, il commente : « 17 000 procès par an dans une démocratie comme la nôtre et qui se vante d’être une terre de liberté d’expression, c’est énorme. »

Il justifie ses propos par le fait qu’à chaque fois qu’on a voulu restreindre la liberté d’expression pour une bonne cause, cela a eu des conséquences graves. La loi visant à empêcher les discriminations permet souvent aux fondamentalistes d’avoir la parole lors des procès et, surtout, d’obtenir gain de cause. Ce sont rarement les modérés qui portent plainte, ce qui rend possible toutes les dérives.

Emmanuel Pierrat constate également qu’il y a trop de censure. Ainsi, à la fin des années 90, Elizabeth Guigou se choque de voir un reportage au journal de TF1 mettant en scène un guide de haute montagne menotté et recroquevillé dans sa cellule, après le décès de plusieurs personnes qu’il avait emmené faire du hors pistes. Peu de temps après, une nouvelle loi est votée et un alinéa interdisant de montrer une personne menottée est ajouté à l’article 9 du code civil sur la présomption d’innocence.

Pour Emmanuel Pierrat, la loi de 1881 ne permet pas une assez grande liberté de la presse et d’expression en général et certains de ses articles ne peuvent plus être appliqués. Il prend l’exemple de l’article stipulant qu’on ne peut porter plainte pour diffamation si l’article de presse ou le livre diffamant a été publié plus de trois mois auparavant. En 1881, ce délai est très court puisque l’information circulait lentement. Aujourd’hui, avec internet, ce délai est devenu beaucoup trop long, surtout qu’il est valable à chaque publication. Il serait donc nécessaire de changer la loi de 1881, mais personne ne le fait parce que c’est très difficile.

Orianne Roger.

اليوم الدراسي للصحافة ،العدالة و السياسة بمكتبة فلالة

افتتح في اليوم الثالث من الشهر الجاري اليوم الدراسي اللذي تعنون تحث:" الصحافة ،العدالة ،السياسة ،علاقات معقدة " تحث اشراف مسؤول قسم الاعلام السيد غونو ذو لابغوس و استاذة القانون السيدة فوتيي .
شارك في هذا اليوم نخبة كبيرة و هامة من رجال و نساء الا علام و القانون و كذا السياسة ،حاولوا فيها شرح و توضيح تطور هذه العلاقات عبر الزمن و الى ما وصلت اليه اليوم ،متناولين فيها اهم المحطات التي توقف فيها الكل عند الاخر .
فتح باب النقاش بين الحضور والمشاركون مما اثرى هذا اليوم و اطفى عليه نغمة ذو طابع خاص . يجذر بينا الاشارة الى ان كان هنالك تغطية اعلامية مميزة من قبل طلبة الا علام لجامعة الاداب و القانون بمدينة رانس و اللتي لقيت استحسانهم كونها كانت تجربة تطبيقية حقيقية مكنتهم من اكتساب مهارات تقنية عالية.
اسدر الستار في اليوم الرابع من نفس الشهر على الساعة السابعة و كلل هذا اليوم بنجاح باهر مما ترك رغبة لذا الجميع لتكرار هذه التجربة.

Hadja Mellouka

samedi 12 juin 2010

vendredi 14 mai 2010

Dans nos démocraties, le monde politique et celui judiciaire regroupent traditionnellement les trois pouvoirs de l’Etat : le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire.

Un quatrième pouvoir a pourtant émergé au fil du temps, qui prend une place de plus en plus importante dans notre système démocratique : le pouvoir de la presse, et, notamment, celui des médias audiovisuels.


L’essor de ces moyens d’information et de communication de masse les a placés au cœur des mécanismes de médiation politique et sociale. Le citoyen dépend et compte en effet sur eux pour mieux connaître et comprendre son environnement.

Ne se détermine-t-il pas en grande partie politiquement et n’adopte-t-il pas certains comportements en fonction de ce que les journalistes lui donnent à lire, à écouter et à voir ?

N’est-ce pas au travers des médias qu’il appréhende la justice, cette dernière étant généralement très peu connue des citoyens ?
La place et le lien privilégiés que tout un chacun accorde aux journalistes reposent sur une relation de confiance, sur la conviction qu’a le public que les informations délivrées, présumées de qualité, présentent et servent la vérité…

La presse, en ce qu’elle informe l’opinion publique et concourt à la recherche de la vérité, ne joue-t-elle pas un rôle extrêmement important et ne vient-elle pas contrebalancer les autres pouvoirs ? 

Cette croyance, qui renvoie au rôle démocratique qui lui est attribué, est de surcroît renforcée par la multiplication et la diversification croissante des sources et supports d’information.

Il apparaît dès lors essentiel d’étudier les rapports qu’entretiennent tous ces pouvoirs, officiels et officieux. Il est de plus en plus manifeste, et les derniers mois écoulés l’illustrent à loisir, que les médias entretiennent des relations plus que tumultueuses avec le monde politique et le monde judiciaire.

S’agissant du monde politique, ce dernier utilise souvent les médias pour communiquer et, indirectement, gouverner.
Cette pratique, qui marque notamment les premières années d’exercice du pouvoir par le Président Nicolas Sarkozy, n’est pas sans incidence.

Alors qu’ils se doivent d’être impartiaux et neutres dans le traitement de l’information, les journalistes, pour certains d’entre eux, ne participent-ils pas à la dénaturation et à l’instrumentalisation de leur activité professionnelle ?

Cette instrumentalisation n’a-t-elle pas pour objectif la manipulation de l’opinion publique, sous couvert de raison d’Etat ?

N’assiste-t-on pas, s’agissant du monde judiciaire, à une médiatisation sans cesse plus marquée de la justice ?

Cette médiatisation peut certes se révéler bénéfique pour certaines affaires en cours, mais peut également être, a contrario, extrêmement préjudiciable de par le traitement médiatique qu’il peut en être fait.

A titre d’exemple, la forte pression médiatique exercée, qui peut confiner à une forme de conditionnement de l’opinion publique, entraîne parfois la justice dans un emballement préjudiciable tant pour les justiciables que pour la Justice elle-même.

Les journalistes, quant à eux, sont tout à la fois des acteurs, des témoins et, parfois aussi, des victimes collatérales de certaines de ces « affaires ». Il ne faut en effet pas oublier que les médias ne sont pas libres de tout écrire, de tout dire ni de tout montrer.

Des textes législatifs, des règlements, voire l’éthique et la déontologie dont s’est dotée cette profession, sont là pour le rappeler.

De récentes « affaires » judiciaires ont amplement montré que ces trois mondes s’entrechoquent et que les relations entre Justice, Presse et Politique sont aujourd’hui loin d’être pacifiées.

En effet, que penser de la nécessaire sérénité de la justice rendue lorsque des politiques, par médias interposés, mènent campagne ou organisent en amont des manifestations à des fins partisanes, empiétant de la sorte sur l’indépendance de jugement des professionnels que sont les juges ?

Que dire de certains médias quand, au lieu d’informer en rappelant le contexte, ceux-ci se bornent à prendre à témoin l’opinion publique et jouent la carte de la « victimisation » ?

Autant de questionnements qui seront abordés lors des journées d’étude organisées les 3 et 4 juin 2010. Dans une perspective tant nationale qu’européenne et internationale, les principales problématiques suivantes seront abordées :

1) Heurts et malheurs de la pratique journalistique en matière judiciaire

  • La place de l’éthique et de la déontologie dans le traitement de l’information
  • Le secret des sources à l’épreuve des affaires récentes
  • Dépénalisation des délits de presse : quelle valeur ajoutée pour la liberté de la presse ?
  • Secret de l’instruction versus devoir d’informer : limites et perspectives

2) L’administration de la justice et les dérives médiatiques et politiques

  • La communication politique comme mode de gouvernance : la justice victime de la satisfaction de l’opinion publique ?
  • Traitement judiciaire et médiatique de la délinquance financière : convergences et oppositions
  • Incidence de la couverture médiatique sur la connaissance et l’administration de la justice
  • Instrumentalisation de la presse et dérives observées